
De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh
Tizi-Ouzou (Kabyles.com) — Frédérique Devaux Yahi lance une invitation au public à prendre part à sa conférence autour de son livre De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh (paru en 2016 chez l’Harmattan) qui aura lieu à la librairie “Multi-Livres”, Omar Cheikh, Avenue Abane Ramdane à Tizi-Ouzou, le samedi 7 octobre 2017, à partir de 13h30.
Frédérique Devaux Yahi est auteure, réalisatrice et maître de conférences à Aix-Marseille Université. Elle enseigne depuis plus de quarante ans. Elle est française par sa mère, kabyle par sa famille paternelle. Elle a enseigné bénévolement l’analyse d’images, la technique et elle faisait réaliser des films aux stagiaires à l’université de Bejaia où elle a constaté la pénurie d’enseignement esthétique et technique et une certaine acculturation face à l’image et aux sons.
De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh est à la fois un ouvrage d’histoire et de mémoire écrit par une personne animée par une soif de justice et la volonté du peuple kabyle de se réapproprier sa langue maternelle, sa culture et ses valeurs ancestrales. Dans un pareil contexte, le champ d’étude de l’auteur était tellement restreint. Le régime Algérie a toujours opprimé la Kabylie, sa culture et son identité. Le cinéma kabyle n’a pas échappé à la censure et aux interdictions. Les salles de cinéma qui se trouvent en Kabylie sont toutes fermées suite à la montée de l’intégrisme religieux et l’idéologie arabo-islamiste du pouvoir algérien.
Frédérique Devaux Yahi a alors prospecté les longs métrages (sortis en France): La montagne de Baya (Azzedine Meddour, 1997), La colline oubliée (Abderrahmane Bougermouh, 1996) et Machaho (Belkacem Hadjadj, 1996) pour analyser l’organisation des kabyles qui sont très attachés à leur identité et, en tant qu’autochtones de l’Afrique du Nord, à leur terre ancestrale. La dimension amazigh est incarnée par le premier film chaoui, La maison jaune de Amor Hakkar (2008) et le cinéma berbère marocain qui se distingue par plus d’ouverture et ainsi de productions.
Il semblerait que cet essai soit le premier ouvrage à mettre en perspective ces baptistaires d’une possible cinématographie Tamazight. Le présent ouvrage s’adresse ainsi à la fois aux publics méconnaissant la culture kabyle, et à une audience intéressée par l’analyse d’images et des sons au cinéma, le découpage, le montage.
Frédérique Devaux Yahi a réalisé de nombreux films dont Entre deux rives (2004) qui raconte son histoire déchirée entre la France et la Kabylie. Elle vit depuis plusieurs années entre Paris et Vgayet. Ce choix est l’expression d’une prise de conscience, un devoir intellectuel et un serment contre le déni et la censure injustes.
Ses films ont été montrés un peu partout dans le monde, notamment au Centre Georges Pompidou , à la Cinémathèque française, au Jeu de Paume, au Festival de Lussas, au Festival international de films de femmes de Créteil, au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, aux États-Unis (Berkeley, Chicago, San Francisco, Musée d’art contemporain Minneapolis, Anthology Film Archives NY), au Japon, en Espagne, Italie, Écosse, Australie, Pérou, Canada, entre autres, et sur des chaines de télévision, comme Arte.
Je vous invite à venir partager une rencontre autour de mon livre De la naissance du cinéma kabyle au cinéma amazigh. Ce sera pour moi un grand plaisir de vous recevoir et de partager un moment avec vous.
Frédérique Devaux Yahi
Tél : 07 70 50 68 83
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